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11 NOVEMBRE 2004.
Ou les Ellezellois et la défense de la Belgique en 1914

Discours prononcé le 11 novembre 2004 par Carlos Derbaise, animateur du Front Unique d'Ellezelles ;

Le 04 aôut 1914, à 8 heures, les troupes allemandes violaient notre territoire. Ce jour-là, la Belgique faisait appel à la France, à l’Angleterre et à la Russie pour coopérer, comme garantes, à la défense de notre pays.

Deux heures après l’invasion, le premier soldat belge, le cavalier Fonck tombait , à Thimister, sous les balles de l’ennemi .

Les Allemands progressent par deux itinéraires .
Par le pays de Herve, deux divisions de Ulhans, évitant la position fortifiée de Liège, atteignent rapidement la Meuse et la franchissent à gué malgré une belle résistance des hommes du 12e de Ligne ( un bataillon ) ; le rapport de force ne leur laissait aucune chance. .Les Allemands atteindront Tongres le lendemain et prennent Liège à revers .

Le gros des envahisseurs investit la place de Liège le premier jour et la nuit du 5 déjà, l’armée de Von Emmich attaque brutalement la position fortifiée. Malgré une défense courageuse ,
Souvent victorieuse au début, nos troupes ne peuvent tenir longtemps devant des assaillants supérieurs en nombre, mais surtout en matériel. L’infanterie se retire de Liège le 6 août, mais les forts continuent la défense jusqu’au moment de leur destruction successive par des mortiers lourds . La résistance héroïque des forts se prolongea jusqu’au 16 août ? Le général Leman, commandant la place, grièvement blessé dans le fort de Loncion détruit, tombait aux mains des Prussiens.

Six Ellezellois au moins participèrent à la défense de Liège.

Depuis le 6 août , le gros de l’armée belge s’est rangé derrière la Gette en attendant l’arrivée des alliés français et anglais. Il est cependant vain d’escompter une jonction à cette époque.
Les Français sont en difficulté devant la poussée allemande au sud et les Anglais commencent
seulement à débarquer.

Le 10 août les divisions allemandes se dirigent vers Bruxelles et entrent en contact avec notre armée. Jusqu’au 20 août , les Belges contrarient les opérations ennemies par des actions isolées sans rechercher une action brutale qui risquerait d’entraîner la perte définitive de l’armée . Plusieurs combats où l’ennemi subit des pertes sévères montrent le courage de nos troupes. Le combat de Haelen est un brillant fait d’armes pour nos cavaliers.
Mais , le renforcement continu de l’ennemi contraint le repli de l’armée sur Anvers.

Le 20 août , les Belges sont en position sur la Nethe, le Rupel et l’Escaut . Le 20 août encore, les Prussiens entrent dans Bruxelles et la position fortifiée de Namur est investie et attaquée. Le sort de Namur sera celui de Liège. Avec de grosses pertes, l’infanterie échappe de justesse à l’étreinte allemande. Les forts résistent, mais les bombardements sont violents. Les derniers succombent le 25.

Une quinzaine d’Ellezellois étaient à Namur.

Le 22 août, les premiers Prussiens entrent à Ellezelles. : 21 Uhjans, venant de Flobecq, passent sur la place pour se rendre à Renaix.

Les Allemands préfèrent alors se tourner vers le sud contre les Français et les Anglais qui arrivent enfin au sud de notre pays. Pour fixer un maximum d’ennemis et soulager les alliés, le roi décide alors d’attaquer nos envahisseurs.. Les 25 et 26 août, l’offensive est lancée.
Si elle n’aboutit qu’à quelques succès du côté de Louvain, elle oblige les Allemands à ramener d’importants effectifs dans le nord de notre pays. Nos troupes reprennent alors leurs positions de départ autour d’Anvers.

Avec la bataille de la Marne, du 5 au 9 septembre , l’étau allemand sur Anvers se desserre à nouveau. Pour les mêmes raisons stratégiques, l’armée belge reprend l’offensive le 9 septembre. Nos soldats atteignent Louvain et profitent de leur avantage pour détruire les voies ferrées et perturber le ravitaillement ennemi. Mais la réaction est importante, il faut à nouveau se replier sur Anvers. C’est au cours de cette bataille que le 12 septembre , deux Ellezellois perdent la vie . Clovis DELFOSSE et Georges LABEAU du 5e de Ligne tombent au combat de Melen, hameau de Rotselaer-lez-Louvain.

La menace de l’armée belge sur les lignes de ravitaillement allemandes amena l’ennemi à se renforcer et à liquider la position fortifiée d’Anvers.

L’attaque eut lieu le 27 septembre avec des moyens considérables en artillerie. Comme à Liège et à Namur, les puissants canons allemands écrasent successivement les forts. Contenue au début , la pression ennemie devient telle que le repli vers la côte s’impose. .Le
9 octobre au soir, l’armée en retraite atteint le canal de Gand à Terneuzen et échappe à l’encerclement. Anvers se rend le 10.

Plus de 150 Ellezellois participent à la défense d’Anvers ; plusieurs y seront faits prisonniers..

Les alliés, enfin arrivés permettent à l’armée belge de se replier vers la côte dans la nuit du 8 au 10 octobre. Le 13, elle arrive sur l’Yser épuisée, les pertes sont énormes ; C’est au cours de cette retraite que Richard DUPREZ du 5e de Ligne est porté disparu le 12 octobre.

Le 15 octobre , l’armée belge est déjà rangée sur l’Yser. Le 17, les premiers éléments d’une puissante armée allemande, dotée de l’artillerie qui a ravagé les forts d’Anvers, sont en contact avec nos troupes. Le 18, la bataille de l’Yser était engagée. Les Allemands veulent à tout prix forcer le passage et ils connaissent la faiblesse de notre armée.
Partout pourtant, avec l’aide de nos alliés, nos hommes résistent au prix de fortes pertes.

Cette bataille coûta la vie à plusieurs Ellezellois : François CAMBIER du 8e de Ligne, ainsi que Auguste DEMARET sont portés disparus ; le même sort emporte le caporal Maurice DEGRAIDE du génie.

L’Yser ne sera franchi qu’en un seul point ; à Pervijze où Jules BOURLET du 5e chasseur tombe le 23 octobre.

Une contre attaque française refoule aussitôt les assaillants au delà du fleuve. La situation est cependant désespérée et le roi décide d’inonder la rive droite de l’Yser. Il était temps, nos troupes sont laminées par les attaques successives, mais surtout par d’intenses bombardements entre les assauts. Le 30, l’inondation belge reprend toute la ligne de front ;
La première bataille de l’Yser est gagnée ; la porte du nord est fermée à l’invasion. Des combats acharnés continuent cependant autour de Dixmude.

Le sergent Arsène Hellin du 1er de Ligne tombe en novembre lors de la chute de la ville.

A la mi-novembre , les adversaires exténués se retranchent, le front de stabilise. La guerre prend une forme imprévue, c’est la guerre de position, elle sera longue.

On apprend à Ellezelles que Léon SADAUNE du 25e de Ligne, qui avait été fait prisonnier au cours de la défense d’Anvers ,est mort en captivité le 06 décembre à Cologne.

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