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CELEBRITES ELLEZELLOISES OUBLIEES.

Ces personnalités dont nous voulons raviver le souvenir, n'ont pas brillé d'un bien vif éclat dans la société de leur époque et pourtant ! Tout ici-bas est relatif. On peut être un personnage distingué sur le coin de terre où l'on est né, jouer un certain rôle dans sa région, et n'être pas une célébrité nationale, rester ignoré de l'ensemble du Pays et même dans son propre village. Nous allons essayer d !en faire revivre quelques- uns.

Gabriel BACQUE.
Gabriel BACQUE , abbé de Saint-Sauveur à Eename, né à une date inconnue, installé abbé le 10 septembre 1560, il siégea comme co-président au Chapitre général de Bursfeld. Pendant son abbatiat le monastère subit les dévastations des iconoclastes en 1566, 1572 et 1576. La bibliothèque et les chartes avaient été déposées à Audenarde.
L'abbé Bacque s'était réfugié à Lessines, Mons, puis Ath. En quittant cette ville pour Audenarde , après quatre ans d'absence, il apprit le triste sort de son abbaye et il mourut le jour même à Etikhove le 10 juillet 1682. Son corps transporté à Audenarde, fut inhumé au milieu du chœur de l'église de Pamele ; Un service solennel pour le repos de son âme fut célébré en l'église St Julien, à Ath, lieu de son dernier séjour , le 31 juillet 1582.

François-Joseph CANTRAINE.
François-Joseph CANTRAINE, zoologiste, né le 1 décembre 1801, il étudia tout d'abord les mathématiques à l'université de Gand. Après une rupture familiale, il devint préparateur d'histoire naturelle dans la même université. Il entreprit ensuite des études à l'université de Leyden pour s'initier à cette nouvelle discipline et il se passionna pour la zoologie. A partir de 1827, il commença un grand voyage en Italie et en Dalmatie, d'où il rapporta d'importantes collections pour l'université de Leyde. En 1933, il décrocha un titre de Docteur en sciences à Louvain, et deux ans après il enseignait la zoologie et l'anatomie à l'université de Gand. De 1835 à 1840, il publia des razpports sur les mollusques vivants et fossiles et les poissons dans les " Bulletins de l'Académie royale de Belgique ". Après sa mort survenue à Gand le 22 décembre 1863, ses remarquables collections enrichirent le Musée d'Histoire naturelle de Belgique.

Charles-Louis CRETEUR.
Charles- Louis CRETEUR, pharmacien, né le 13 avril 1837. Président de la Société de Pharmacie de Bruxelles pendant 25 ans. Auteur de plusieurs publications : " Lois et règlements sur la pharmacie en Belgique depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ou code annoté à l'usage des pharmaciens " (1970), ( C'était le premier ouvrage appliqué en Belgique, à l'histoire de la législation pharmaceutique).. " Hygiène du champ de bataille ", ouvrage écrit après la guerre de 1870, où il avait été délégué par le gouvernement pour diriger les travaux d'assainissement du champ de bataille de Sedan , " L'air et la lumière au point de vue des lieux habité ", " Travail sur le bromure ferreux en solution ". Il mourut en 1899 à Ixelles, le 13 février

OLEGHEM Pierre-François.
En 1855, Napoléon III , empereur des Français, annonça qu'il allait accorder une récompense aux soldats survivants de son oncle. Les bons vieux envahirent la maison communale munis de leurs papiers militaires Ils escomptèrent l'octroi d'une petite pension. Malheureusement, la pension ne vint pas et ce fut une médaille qu'on leur attacha sur la poitrine.

OLEGHEM Pierre-François ( dit Pierre sans yeux) est né à Ellezelles , le 12 octobre 1792. Il fut incorporé en 1813, au 3ème régiment d'artillerie cantonnée à Mayence.
Au mois de mars de cette année, il assista à la bataille de Posen et fut légèrement blessé à la jambe droite. Malgré cela il, prit part à la bataille de Dresde où il fut blessé au bras droit
Participant .quant même à la prise d'une batterie aux Autrichiens, il leur enleva un drapeau qu'il remit à son général en présence de tout le régiment . Celui-ci, le général Roty, embrassa Pierre Oleghem et le fit inscrire pour la croix d'honneur. Malheureusement, aucune suite ne fut donnée à cette proposition malgré sa vaillance hautement reconnue et attestée par ses blessures : coup de lance, de sabre et balle de fusil.
Malgré son état précaire, il fit la désastreuse campagne de Russie et fut fait prisonnier par les cosaques et emmené dans la ville de Glutz qui lui servit de prison
Notre concitoyen rentra en Belgique en 1815,il lui fut accordé une pension annuelle de cent nonante trois florins . Il en jouit jusqu'à sa mort survenue à Ellezelles (Bruyère) le 11 avril 1882.

Le major Jean CAMILLAERD
Inconnu à Ellezelles, Jean Camillard fut major dans les troupes de S.A.R. de Lorraine et chevalier de l'ordre de St Louis.
Il fut révélé par un procès-verbal inséré dans un registre des plaids échevinaux tenus le 17 avril 1730. ( Archives de l'Etat à Mons). devant les gens d'Ellezelles tels que G. Delplace, mayeur, J.François Wallemacq et Balthasar Chevalier, échevins. Il habitait au Gauquier. Fils de modestes paysans , il se serait engagé dans les armées françaises et il aurait trouvé là l'occasion de s'instruire dans les villes de garnison. Grâce à quelques actions d'éclat, il sera parvenu au grade de major. L'ordre de St Louis , institué par LOUIS XIV en 1693 était destiné à récompenser les services militaires sans aucune condition de naissance. Il suffisait pour l'obtenir d'avoir servi 10 ans. Les croix de St Louis constituaient une distinction et une indemnité. Donc en 1729, il avait au moins 10 années de bons et loyaux services. Il était très rare de rencontrer un plébéien belge parmi les officiers et surtout major dans les armées françaises. Sans appui, il a dû déployer des aptitudes extraordinaires pour s'élever à ce grade. Il avait 50 ans en 1730, il a peut-être dépassé ce grade de major.

LERATE Emmanuel
Il était le père de Philippe Lerate dit " Le Flageot " qui brilla dans la région par son art de la musique populaire. Mais ce père, vaillant soldat de l'empire , lui, fut oublié. Lerate Emmanuel (du Séménil) , soldat milicien de 1807, fut incorporé comme voltigeur, au 19ème de ligne , 2ème bataillon, 3ème compagnie. Comme la plupart des miliciens de sa classe, il est resté sous les drapeaux jusqu'en 1815,n sans jamais revoir ses foyers.. Il s 'est particulièrement distingué à la bataille de Wagram où, au milieu d'une mêlée confuse, il sauva la vie à un général qui avait sous sa garde le Trésor de l'armée. L'autorité militaire apprécia ses services , comme l'établit une pièce déclarée et signée par Cambacérès, prince de l'empire et contre-signée par le comte Régnier, secrétaire général du seau des titres. Le décret impérial du 3 octobre 1809, accorde au Sr Lerate, une donation de Cinq cents francs, à prélever sur les fonds réservés du Monte-Napoléone.

BOURLET Jean-François
Bourlet ne s'est distingué pendant sa carrière de huit années par aucune action personnelle d'éclat.. Circonstance vraiment extraordinaire, alors qu'autour de lui ses camarades tombaient frappés par la mitraille, il ne fut blessé que légèrement à une main au cours des trente batailles auxquelles il a pris part. A son retour , au Séménil, son voisin constata que sa capote et son shako avaient été troués par plus de vingt balles. Sa célébrité vint qu'il fit partie de cette troupe d'hommes d'élites : " La Garde Impériale ". Bourlet Jean-François est né à Ellezelles (Place) le 4 décembre 1785 Milicien de 1806, il fut incorporé au 1er régiment des fusillés -chasseurs de la jeune garde, 2ème compagnie, dont le dépôt était à Paris. Il fit la guerre en Espagne Il en fut rappelé pour être dirigé sur la Prusse (1806-1807) et assista aux batailles d'Eylau et de Friedland. Il était à Tilsit au moment du traité de paix. Ce fut au cours de cette campagne qu'il entra dans la Vieille garde. Rentré en France, il passa de nouveau en Espagne (fin1808) où il prit part aux batailles de Riosque, Valladolid, Madrid, St Jacques en Galice, Léon, Burgos etc… Bourlet partit avec la Vieille garde pour la Russie où il se battit à Vilna, à Smolensk , à Valentina, à la Moscowa, à Mousuik, à Moscou jusqu'aux portes de Kagoula Notre héros cantonné au Kremlin pendant l'incendie de Moscou (nuit du 15 au 16 septembre 1812) vit passer son cousin ellezellois Duquesne et il se bornèrent à se serrer silencieusement la main !!! Le soldat Duquesne serait mort à Moscou.. Bourlet quitta la Russie chassé Par le feu et le froid ; il revint par Smolensk, la Bérésina qu'il traversa à la nage , Koeningsberg, la Saxe, Dresde, Lutzen et Posen. Il prit part aux batailles de Dresde, d'Hanau, de Francfort, de Mayence, et rentra en France en 1814. Il accompagna Napoléon à Fontainebleau où il assista à ses adieux à la Vieille garde. Il refusa de prendre du service dans les armées de LOUIS XVIII et fut renvoyé dans ses foyers. Bourlet fut accueilli comme un héros et toujours considéré comme tel jusqu'à sa mort, survenue, à Ellezelles, le premier octobre 1894.

Sources :

  • " le dictionnaire du Hainaut ", J ; Deroubaix 1989 "
  • " Célébrités ellezelloises " Emmanuel Degand - Imprimerie Leherte-Courtin , Renaix, 1913.
  • Le numéro 6 des annales du C H E R.

Louis BeaucampRecherches et texte : Louis Beaucamp

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