[ retour à l'index du CHER ]

Le moulin dit du " Brûlé ".

Il était situé au Beaufaux, au lieu-dit Slincourt.

Origine :
MOREAU Jacques- François, laboureur au Beaufaux, né le 21/3/1718 à Ellezelles, épouse Marie-Françoise Dusausoit sœur de Philippe-Jacques Dusausoit meunier au moulin à eau le Tordoir à Wodecq. (Il est appelé Jacques dou Tordou).

Son fils Moreau Philippe-Jacques " Censier ", né le 30-12-1744 à Ellezelles et y décédé le 3/2/1804. Les registres consultés ne le renseigne pas meunier, mais :

Jules Deweerdt cite ceci :
Le 12 janvier 1780 : Octroi pour l'érection d'un moulin à vent à tordre huile au village d'Ellezelles, à trois lieues de la ville d'Ath, sur le " Chant de Slincourt " nommé en partie le " Guidon ", en faveur de Philippe-Jacques Moreau natif et habitant du village d'Ellezelles à charge d'une rasière de froment par an, à payer à Ath.
(Conseil des Finances : C.779).

Le 28 juin 1784 : Octroi pour ajouter un tournant à moudre grains à un moulin à vent à tordre huile pour Jacques Moreau, " censier " d'Ellezelles à charge de reconnaissance annuelle de six rasières de froment mesure d'Ath, tant pour l'usage de battre huile que pour celui de moudre grains.
(Conseil des Finances ; Carton : 783).

Le Sans Pauch (sans pouce).
FOUREZ Jacques-François-Ignace né à Ellezelles le 21/11/1734 est dit meunier au moulin du Sans pauch au beaufort (Beaufaux) ; Si les témoignages des habitants de l'endroit sont exacts, ce moulin serait celui qui a été érigé au lieu-dit " Champ de Slincourt " Il serait donc le meunier locataire de Philippe-Jacques Moreau, propriétaire.

Son fils Fourez François-Ignace né à Ellezelles le 30/12/1775, épouse à Ellezelles le 25/4/1804 Moreau Marie-Rosalie fille de Philippe-Jacques Moreau. Il devient Propriétaire par partage ou autre achat ou arrangement avec la famille.

Il l'occupe jusqu'en 1858 (Relevés Cadastraux n° 630) et le vend en 1859.

FAMELARD Jean-Baptiste, meunier et cultivateur, achète le moulin. Il est né le 3/2/1823 à Ellezelles et y est décédé le 28/11/1887. Il est le fils de Désiré-Joseph Famelard meunier au moulin du Camp Nespelier. La liste des vicinaux le renseigne comme louant ce moulin à la veuve Louis Jouret ; celui-ci serait peut-être son grand-père maternel.

Famelard Jean-Baptiste épouse à Ellezelles Bélonie Wallemacq le 22/7/1857. "

Il s'installe au Beaufaux en 1858 et l'occupe jusqu'à sa mort en 1887.

Sa veuve, Bélonie Wallemacq fait une donation entre vifs à ses enfants.

A sa fille Elisa revinrent les n°6 et7 ; " le moulin à vent à moudre le grain avec tous les harnats mouvant et travaillant et ustensiles nécessaires à l'exploitation "…

Anecdote : La donatrice se réserve 4 places dans la maison du Beaufaux à l'ouest avec sortie par la cour et le jardin. Un soir, elle part de là chez son amie Marie del Buse. Rentrant à travers Champ, elle fut prise d'un malaise et tomba dans des fanes de pommes de terre qui brûlaient. On la retrouva morte à cet endroit.

FIEFVET Hyppolite épouse Elisa Famelard et devient le propriétaire du " Brûlé ". Il est né à Ellezelles le 3/6/1866 et y est décédé le 5/12/1932. Son épouse est née à Ellezelles le 18/10/1864 et y est décédée le 19/6/1919. Ils s'étaient mariés le 29/3/1894.

Fiefvet Hyppolite fut le dernier Meunier du " Brûlé " de 1902 à 1914.

Anecdote : La fin du moulin.
D'après l'enquête auprès des habitants ; Au début de la première guerre mondiale, un contingent allemand se rendit chez Hyppolite Fiefvet et l'obligea à descendre de son moulin à toute vitesse. Les Allemands le firent sauter immédiatement. Il paraît que quelques hommes de l'endroit furent retenus en otage quelques temps : les Allemands craignaient des représailles sur leurs troupes de la part d'une population affolée devant cette quantité de blé perdues. ( Omer Massez-Herment)

D'après Emmanuel Degand : Le mercredi 9 novembre , dans l'après-midi, invasion de soldats allemands à Ellezelles. Vers 3 heures, un bruit formidable retentit dans toute la commune. Les Allemands venaient de faire sauter le moulin à vent de M. H. Fiefvet-Famelard, au Beaufaux. En vain le meunier les supplia de lui donner le temps de sauver 2.000 kilos de blé , dont la population aurait tant besoin bientôt ; ils ne voulurent rien entendre. . Le soir, vers 9 heures, comme la carcasse du moulin était encore debout, ils y mirent le feu et le réduisirent en cendres.

Note : Le nom du " MOULIN DU BRÜLE " n'a aucun rapport avec la destruction et l'incendie de 1914. Déjà, Théodore Famelard est dit " Dore dou brûlé " bien avant 1914, puisqu'une généalogie d' Emmanuel Debilloëz décédé à Ellezelles le 4 juin 1888 le renseigne ainsi.

C'est la famille Famelard qui était appelée dou brûlé. Il paraît qu'un membre de la famille qui était handicapé avait saisi en pleines mains un pot d'étuve rempli de charbon brûlant. Il s'était brûlé grièvement. Le nom est passé dans la famille.

Source : Recherches de Claire Dubois.

Louis BeaucampLouis Beaucamp

Articles annexe:

 

 

 

[ retour à l'index du CHER ]